L’association Sainté Debout soutient et participe à la liste « Sainté la Citoyenne »… Voici quelques mesures qui seront mises en place en faveur des personnes âgées si la liste est élue:
Le maintien à domicile:
Il y a des personnes âgées superbes de vitalité. On les voit. Ce qu’on voit moins, ce sont de nombreuses personnes âgées qui ne sortent plus de leur domicile, soit à cause de l’absence d’ascenseur, soit à cause de la difficulté de sortir et de faire des courses. Il en résulte un terrible sentiment d’abandon, que la famille ne parvient pas à pallier. Et des problèmes de dénutrition.
Ces personnes âgées ont des visites d’aide à domicile. Le plus souvent très dévouées, ne comptant pas leurs heures. Mais ces salariées sont soumises à une forte pression de la part des entreprises qui les emploient, soucieuses de rentabilité. Leur formation est parfois rudimentaire. Leurs conditions de travail difficiles provoquent un fort turn-over, au détriment des personnes âgées : celles-ci voient sans cesse de nouvelles têtes, et les remplaçantes ne connaissent pas leurs habitudes et leurs besoins.
Il faudrait être capable de faire par Internet toutes les démarches administrative, la banque, le contrat EDF, etc. Mais comment le faire si on n’a pas l’équipement et les moyens financiers pour se les procurer ? Comment payer un abonnement à un fournisseur d’Internet quand on a une toute petite retraite ? Comment faire si on est perdu devant un clavier d’ordinateur ? Comment lire les notices écrites en tout petits caractères quand on n’a pas de bons yeux ? etc. Alors bien des personnes âgées renoncent, laissent passer le temps, demandent au premier venu, et risquent de se faire escroquer…
Les résidences:
Les foyers-résidences (5 résidences pour personnes âgées autonomes) sont plutôt une bonne alternative au maintien à domicile. Un logement à dimension adaptée, un environnement social qui permet de conserver des relations, une indépendance maintenue. Ils permettent en outre de maintenir des liens entre générations.
C’était notamment le cas de la résidence des Hortensias, où la présence d’une crèche donnait aux personnes âgées l’occasion de côtoyer des enfants. Elle répondait bien à l’attente de ses habitants. Mais la municipalité sortante a fermé les Hortensias. Le prétexte en a été une occupation insuffisante (on a évoqué un taux d’occupation de 78% !). Parfaitement explicable : quand un des deux membres d’un couple décède, cela fait baisser de moitié le taux d’occupation ; va-t-on pour autant chasser la veuve ou le veuf ?
Les Ehpad (Établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes):
Le fonctionnement des Ehpad est régi par un Contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens (CPOM) passé avec l’État et le Conseil départemental, qui détermine notamment l’effectif du personnel. La municipalité sortante a signé pour la période 2016-2019 un CPOM dont les conséquences sont désastreuses. Le financement cumulé de l’État et du Département a baissé d’environ 700 000 €, sur un budget total qui avoisine les 15,5 M €. Ce manque de 700 000 € correspond à 18 postes d’aides-soignants, plus de trois par résidence (il y a 5 Ehpad municipaux).
Le sous-effectif des aides-soignant-e-s et des infirmières/miers est criant : par exemple 3 soignant-e-s pour 76 résidents ; il arrive qu’un-e aidesoignant-e se retrouve seul-e avec 80 résidents. Comment assurer la toilette, la douche, le repas ? Comment avoir un minimum de relation humaine ?
Quant à l’assistance à la fin de vie, comment prendre du temps avec une personne en fin de vie quand les autres résidents attendent leurs soins… ?
Le taux d’encadrement est de 54%2 . Soumis à la pression, le maire sortant a récemment annoncé 5 embauches… mais nous sommes loin de nos voisins allemands : avec un taux de 80%, ils respectent mieux leurs aînés. Il en résulte que les salariés sont épuisés, et qu’ils ont honte de la manière dont ils sont obligés de traiter les personnes âgées dépendantes qui leur sont confiées.
Des personnes âgées y vivent avec un seul repas par jour, parce qu’elles n’ont pas les moyens de payer le repas du soir.
Pénuries de places. Aussi il arrive qu’on sépare les couples : elle ira dans un Ehpad, et lui dans un autre. 2 462 places, actuellement toutes occupées. 250 salariés.
L’avenir que nous ferons:
La ville ne peut pas se désintéresser de ces personnes âgées, qui deviendront de plus en plus nombreuses dans les prochaines années. On nous parle de la nouvelle économie au service de ces personnes âgées, la « silver économie ». Oui, pour les plus riches, qui seront entourées de services. Mais pour toutes les autres, dont les revenus continueront à baisser ? Une municipalité ne peut pas les laisser à la discrétion des entreprises privées.
À l’égard des personnes âgées dépendantes:
Le prochain Contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens (CPOM) est prévu après les élections. Il porte sur les financements dans les Ehpad. Nous exigerons de l’État et du Conseil départemental une remise à niveau pour le CPOM 2020-2023 : création des 18 postes d’aides-soignant-e-s manquant. Nous demanderons la possibilité de créer un Ehpad supplémentaire puisque les nôtres sont saturés.
Les logements des personnes du troisième âge:
Les résidences de personnes âgées sont une bonne solution, qui garantit leur indépendance tout en favorisant leur vie sociale. Nous tenterons d’en rouvrir alors que la municipalité sortante en a fermé.
D’autres solutions sont aussi à organiser : des villes ont soutenu la création de coopératives de construction à l’intention de personnes de classe moyenne, nous en parlons dans notre chapitre Se loger. De telles coopératives peuvent faire naître des habitats regroupant diverses tranches d’âges.
Nous soutiendrons également les associations qui organisent et encadrent des cohabitations entre personnes âgées et jeunes célibataires.
Nous n’avons pas les solutions toutes faites, mais il nous appartiendra de mettre en œuvre l’invention des solutions.
Aussi allons-nous organiser immédiatement un diagnostic de la situation des personnes âgées à Saint-Étienne. Il sera confié à des sociologues. Ils devront rendre un premier rapport pour juillet 2020.
Ce rapport constituera un cahier des charges pour les bailleurs sociaux. Nous les inviterons à s’en saisir collectivement, et à élaborer un projet pluriannuel pour fin octobre 2020.
Le diagnostic des sociologues et les propositions des bailleurs sociaux permettront d’ouvrir au mois de novembre 2020 un débat qui sera organisé dans le cadre des centres sociaux.
Lutter contre l’isolement
Au fur et à mesure qu’on vieillit, les amies et les amis disparaissent, les enfants s’éloignent. Alors naît la solitude, l’accoutumance à ne plus sortir, l’immobilité et la dégradation de la santé.
La carte STAS gratuite est une bonne chose, mais à partir d’un certain âge, elle ne suffit pas. Nous mettrons en projet un service de transport pour aller chercher et ramener chez elles les personnes âgées pour participer à certaines activités (cercles, spectacles, jeux…) avec un système d’abonnement, et la gratuité pour les personnes à faibles ressources.
Le lien avec les scolaires
Nous soutiendrons les projets des écoles qui contribueront à recueillir les mémoires des personnes âgées. « Un vieux qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». Ce proverbe africain est d’une grande actualité pour nous aujourd’hui où les cultures et les modes de vie se transforment à grande vitesse. Tous ont à gagner à cette rencontre.
Pallier la fracture numérique
Nous n’empêcherons pas le développement de l’informatisation de toutes sortes de démarches. Les espaces publics numériques co-financés par la ville et par l’État ont la mission de permettre à tous de faire face à ces évolutions.
Pour l’instant, leur mission consiste à faire de l’initiation et de la formation ; ils s’adressent plutôt à une population relativement jeune, désireuse de découvrir le dernier cri des nouvelles technologies.
Nous compléterons leur personnel par des assistant(e)s tenu(e)s au secret professionnel, spécialisé(e)s dans l’aide aux personnes âgées pour accomplir leurs démarches.